Le jardin fait partie intégrante de l’architecture iranienne. Il n’est pas considéré comme l’extérieur de la maison mais comme un ensemble de données qui doit être dessiné et bâti en harmonie. Les jardins persans d’Iran soulignent à la fois la puissance de l’homme, et la générosité de la Nature.
Le jardin persan, bien au-delà d’un aménagement
La Perse, c’est l’immense région qui s’étendait autour de la ville de Persépolis, gouvernée par les rois achéménides et fondée en -552. En 1934, cette terre, qui a perdu ou cédé de nombreux territoires, adopte un nouveau nom : « Iran ».

Dans la culture perse, qui a donc pris racine il y a des milliers d’années, l’héritage antique prédomine. Tous les artisans sont des artistes qui mettent en commun leurs idées et leurs talents, qu’ils soient architecte, potier, fleuriste ou tailleur de pierre. Un jardin perse est donc, comme les miniatures persanes, l’ouvrage de plusieurs corps de métiers. Chacun y apporte sa pierre et donne au jardin un côté artistique et esthétique, pour que l’édifice ne soit pas une simple construction pratique.
Ceux que l’on nomme les « jardins persans » sont alors la marque d’un peuple qui souhaitait construire ensemble, sans jamais négliger la nature. Mieux encore, les Perses bâtissent pour et avec les éléments, dans une idée de respect et même d’adoration.
La savante architecture des Jardins Persans
Textes, vases, pièces archéologiques…De nombreux indices nous prouvent que le jardin est un élément primordial de la civilisation perse. Il est l’endroit où l’on se repose, à l’ombre des arbres plantés, celui où l’on se ressource et enfin, celui qui nous inspire et nous rappelle la puissance de la nature. Les religions qui se sont succédé en Iran, polythéistes puis monothéistes, ont toujours accordé une grande place à la nature et aux créations divines. L’eau elle-même fut longtemps divinisée.
Les jardins royaux de Pasargades, capitale initiale de l’empire perse située à plus de 1 900 mètres d’altitude, sont l’un des plus anciens vestiges de la région. Ces jardins, nommés Chahar bagh (soit « quatre jardins » en persan) sont les premiers à s’établir autour d’un réseau d’eau judicieusement pensé en forme de croix. La majeure partie des Jardins persans est donc construite sur ce modèle : un axe central et quatre parties symétriques séparées par des canaux. L’irrigation y est permanente et ainsi, la végétation luxuriante.
Du jardin persan au jardin d’Éden
Comme de véritables paradis sur terre, les jardins persans rassemblent des centaines de milliers d’espèces de plantes qui ont survécu aux affres du temps. Arbres de toutes tailles, rosiers, plantes à fleurs se mêlent et attirent des espèces d’oiseaux et d’insectes devenues très rares. Un microcosme qui ne doit sa postérité qu’aux talents des artisans persans.
Aujourd’hui, la tradition des Jardins persans est une tradition respectée en Iran. La nature, les fleurs, les plantes et les arbres ont leur place dans les grandes villes, dans la rue, dans les parcs, dans les jardins particuliers comme sur les plus beaux monuments du pays. La période islamique signera la généralisation du jardin persan à tout le monde islamique, s’étendant jusqu’à l’Espagne avec les célèbres Jardins de l’Alhambra.